Souvenir des confinés, Marcel B. 06/04/2020
Souvenirs, souvenirs........
En juillet 1955, après ma réussite au BEPC, ma grand-mère m'a offert mon premier vélo de « course » et quel vélo !!! un Louison Bobet 3 plateaux, 4 pignons soit 12 vitesses, deux bidons en fer blanc jumelés sur le cintre avec des bouchons en liège, qu'elle a acheté chez un cycle au cours Lieutaud dont je ne me souviens plus le nom mais qui se trouvait en face des cycles Payan. Dommage car j'aurais pu faire parti d'un club, ce qui n'a pas été le cas.
Quand il a été prêt, je suis allé le récupérer, et comme je n'étais pas sûr, je suis rentré à pieds jusqu'à la place St Eugène, dans le quartier d'Endoume mon vélo à la main.
J'ai fait mes premières « armes » dans la cour de l'école ou je résidais avec ma grand-mère qui en était la concierge.
Mes vacances scolaires se passaient à Peypin d'Aigues et mon père n'a pas pu prendre le vélo sur la voiture et pour cause j'avais 5 sœurs plus mes parents et ma grand-mère.
Aussi que cela ne tienne, je suis parti sur mon vélo pour les rejoindre à la campagne. Je ne me rappelle plus le temps que j'ai mis mais j'y suis bien arrivé.
Bien sûr, juillet et août m'ont permis de sillonner les routes du Luberon.
Ma plus belle aventure c'est celle que j'ai eue à Pâques 1956 en partant de Marseille à Autrans dans le Vercors par le col du Rousset avec mon ami d'enfance qui lui avait un randonneur.
Nous avons fait l'aller retour en 6 jours, nous avions rendez-vous avec deux copines qui étaient en colonies de vacances.
A l'aller nous nous sommes arrêtés à une source d'eau minérale et avons rempli les bidons. Nous n'avions pas fait cent mètres que les bouchons explosaient, elle était effervescente.
Au retour, nous ne possédions plus que quelques centimes et la faim nous torturait. Aussi à Volx nous avons acheté une baguette de pain que nous avons humectée à une fontaine pour ne pas manger du pain sec.
En septembre je rentrais à l'école d'électricité de la rue Bernard Dubois et je revendais le vélo, ma grand-mère m'ayant offert un Vespa.
Je n'ai pas repris de vélo jusqu'en 1981 où j'ai acheté un Taurus et c'est là que j'ai rencontré l'Excelsior en roulant avec le groupe des chauffeurs de taxi.
Marcel.